Salut Olivier
Je vais essayer de te répondre, mais ce n'est que mon avis.
Mathis pourra te répondre plus précisément mais il fait de l'alpinisme aussi et notamment l'ascension de la Barre des Écrins. Je pense qu'il connaissait moins le reste, du coup il avait surtout envie de faire la Barre.
Haute montagne ou pas, ça me paraît très difficile de réussir un "gros vol" (comprendre : un gros objectif pour soi) dans un environnement inconnu.
Les très bons y arrivent certainement par une analyse pointue et de la préparation, mais pour ma part je tâtonne un peu. Des vols à Puy Aillaud peuvent permettre de se familiariser avec les Écrins, d'approcher les hauts sommets petit à petit et puis le jour où on est satellisé à plus de 4000m on se dit "go !".
C'est probablement un avantage (pour la navigation et la confiance) d'avoir sillonné les sommets à pied ou autre, d'avoir travaillé les cartes, d'avoir fait des bouts de vol pour se sentir en terrain connu.
Des amis (en Swift aussi) ont réussi la traversée des Écrins en juillet, depuis Puy Aillaud. Mes vols de début août dans et autour du Queyras, mes discussions avec d'autres pilotes, l'analyse des traces (pour préparer et débriefer) m'ont clairement aidé à mieux connaître le coin, à comprendre les cheminements selon les conditions, les brises, les options de retour, etc.
La section entre le Mont Guillaume et Vallouise m'était totalement inconnue en vol, je n'ai pas pris le temps de chercher des traces, j'ai juste travaillé la carte. Pour le retour par la Vallée de la Clarée, c'était de l'impro, mais je savais à peu près où j'étais et où j'allais...
1) Pas de dégueulante sévère rencontrée, toujours au dessus de 3500m, ça permet d'envisager de glisser en vallée si besoin (Pré de Madame Carle, Vallée de la Romanche...), mais je n'ai jamais pensé que ça pouvait arriver.
2) Voir point 1 : avec plus de 4000m de plaf, ça laisse 2000m pour glisser en bas, aucune raison de vacher sur un glacier selon moi (sauf incident, donc la question peut se poser...). Un jour où ça plafonne à 3800m, je me dis que le vol est possible mais que c'est déjà plus engagé.
3) Je ne pense pas qu'il y ait de différence fondamentale.
C'est quasiment du vol aux nuages, et après transition (pour ma part en tout cas) appui sur les pentes ou pointes qui fonctionnent comme toute montagne : côté au vent / dans la brise ça marche tout seul, en thermique ou thermo-dynamique. Par exemple sur la Barre des Écrins j'ai fait du soaring pour monter au dessus du sommet. C'est comme au Puy Mary, sauf qu'il y a 1300m de paroi au-dessus d'un glacier peu accueillant.

4) Les brises en bas sont classiques (elles montent les vallées) mais peuvent bien sûr être fortes. Je ne les connais pas plus que ça. En général je jette un œil au vent au sol prévu. C'est pas très fiable (surtout avec des mailles >4km), les brises peuvent toujours être fortes, mais au moins ça peut donner une idée des zones ou des heures les pires. D'ailleurs, le modèle Arôme apporte une info supplémentaire sur les rafales au sol, c'est plus pertinent que le vent moyen.
Les brises annoncées n'étaient pas fortes (brises max vers Briançon, comme souvent), et plusieurs pilotes ont posé sans encombre à Vallouise.
Au Rosier, j'ai posé dans une brise rafaleuse (inhabituelle selon un pilote local : c'est toujours assez fort mais en général constant).
PS: moi ça me fait peur de voler dans le Cantal (toujours venté quand j'y étais), je te poserais bien les mêmes questions
